Porteuse de nombreux projets sur le territoire, présidente du MEDEF, mais aussi cheffe d’entreprise, Mimsy Daly nous a fait le plaisir de revenir sur son parcours inspirant qui mêle à la fois entrepreneuriat et mission en faveur de la condition féminine.
Au départ, du marketing
Produit 100 % calédonien comme elle aime se définir, Mimsy a fait toute sa scolarité en Nouvelle-Calédonie. Puis elle a décidé de voir plus grand et s’est envolée pour des études supérieures de commerce à Paris. Cette aventure lui a permis de trouver son premier poste dans le marketing chez le célèbre groupe Danone. L’appel de sa terre natale étant plus fort, elle revient rapidement fouler le sable de notre beau caillou.
À l’époque, Patrick Lafleur lui propose un emploi au sein de la célèbre société de fabrication et de distribution de boissons en Nouvelle-Calédonie, Le Froid. Un premier patron qui lui a permis de gagner en responsabilité puisque très vite, elle devient directrice des affaires générales.
Neuf ans d’activité formatrice avec ce premier patron, puis avec Philippe Caillard. Une collaboration qui lui a valu de découvrir toutes les facettes de l’entrepreneuriat calédonien. Marquée par ces deux chefs d’entreprises inspirants, elle en garde un souvenir remarquable ou le duo n’a pas hésité à lui faire confiance et à l’impliquer dans le MEDEF où elle représentait la société pour laquelle elle travaillait. Puis au Fond social de l’habitat où elle devient administratrice assez rapidement. C’est dans cet esprit entrepreneurial calédonien bien exploré qu’elle décide de voguer vers de nouveaux horizons. Neuf ans après ses débuts chez le pionnier des entreprises d’embouteillage de Nouvelle-Calédonie, Mimsy se lance, elle aussi, dans la fabuleuse aventure de l’entrepreneuriat.
Une expérience riche
Un bagage industriel bien rempli, elle tombe par hasard sur la vente de cette enseigne d’ameublement et de décoration. Salariée depuis toujours, elle voit cette opportunité comme une évidence et se lance dans une aventure qu’elle ne connaît pas encore, celle de gérante de société.
Il y a 10 ans cette année, en 2013, elle rachète House. Une entreprise à taille humaine qui compte moins de 10 employés dans laquelle elle déploie son imagination et sa sensibilité au service de ce qui la passionne. Stratégie d’entreprise, management, intendance quotidienne, elle reprend les fondamentaux qu’elle maîtrise grâce à ses 14 ans d’expériences professionnelles. La nouvelle cheffe d’entreprise explore une autre facette de la gestion d’entreprise. Après près d’une décennie au cœur d’une société qui ne recense pas moins de 200 collaborateurs, Mimsy retrouve le contact de la clientèle, mais aussi et surtout celui des salariés. Une aventure qu’elle décrit avec beaucoup de passion.
« Je n’ai jamais regretté le choix de l’entrepreneuriat »
Des hauts et des bas, il y en a eu. L’un des plus connus, la Covid-19 qui a plongé de nombreux établissements dans des situations particulièrement difficiles. Malgré tout, elle s’attache à ne retenir que l’enseignement qu’elle y a trouvé. Elle a appris à gérer une crise inédite, à se réinventer et à naviguer sur un fleuve qui n’est jamais vraiment tranquille.
Une sélection bien à elle
Depuis toujours, elle choisit les produits. Des critères ? Absolument pas. Cette gérante d’entreprise passionnée nous confie que ce sont surtout des coups de cœur. Au fait des tendances du moment avec une approche qui résonne chez sa clientèle, House se veut une enseigne à la décoration à la mode accessible au plus grand nombre. De la recherche, de l’attention, des inspirations de voyage, elle porte toujours un regard affûté sur ce qu’elle voit pour en utiliser leur plein potentiel.
S’installer à Magenta, c’est une façon de faire le lien entre Nouméa et le rond-point de Belle-Vie. L’offre se développe, des commerces se rénovent et s’implantent et la gérante d’entreprise est ravie d’accompagner cette dynamique dans cette zone. Les équipes sont très motivées, les clients sont très heureux de cette nouvelle proximité, la facilité de se garer et cette ambiance plus lumineuse.
Une féminité dans ses choix, mais aussi dans ses combats
Investie dans le MEDEF depuis 3 ans maintenant, elle jongle entre ses différents emplois du temps où elle conjugue ses responsabilités : Mouvement des Entreprises de Nouvelle-Calédonie, gérante d’entreprise, maman de 3 enfants et femme active. Un planning contraignant qui lui demande parfois une organisation millimétrée pour conserver un juste équilibre entre son quotidien personnel et professionnel.
À ce sujet, nous avons interrogé Mimsy Daly sur son opinion en ce qui concerne la difficulté d’être une cheffe d’entreprise plutôt qu’un chef d’entreprise. La présidente du MEDEF en est sûre : « Incontestablement, et même si la condition féminine connaît une évolution depuis ces dernières années, les femmes doivent encore se battre jour après jour pour avancer. En cause, la charge mentale, entre autres, qui n’est pas du tout la même. »
À journée égale, les femmes gèrent à la fois des problématiques personnelles, des problématiques de femme, de mère, tout en prenant en charge leurs responsabilités personnelles et professionnelles. Dans son quotidien, elle voue un véritable dévouement à défendre la condition féminine. Elle s’y attache davantage au sein du MEDEF puisqu’elle s’engage à soutenir les textes pour l’améliorer.
C’est ce constat qui a motivé Mimsy à devenir membre de l’association des femmes cheffes d’entreprises, un mouvement chapeauté par Marie-Christine Oghly pour le réseau international et Barbara Vlaeminck, présidente de la délégation de Nouvelle-Calédonie. Un véritable cercle de parole pour des gérantes de structures qui rencontrent des difficultés au quotidien et qui doivent concilier leur casquette de cheffe d’entreprise et leurs propres vies.
Être une femme, c’est savoir tout gérer en seulement 24 heures
Le temps n’est pas extensible. Pour autant, avouons-le, au fil des années, les femmes ont peu à peu mis à profit ces qualités organisationnelles au profit de leurs projets professionnels. On retrouve ainsi des femmes beaucoup plus à l’aise à l’égard des défis qu’impose l’entrepreneuriat. Une résilience qui, selon Mimsy, est un atout de taille lorsqu’il s’agit de garder son sang-froid et de faire face à l’imprévu. Les femmes sont extrêmement courageuses et endossent les difficultés parce qu’elles en parlent et qu’elles assument. Leur faculté à prendre conscience des obstacles les aident à prendre les devants et à les surmonter.
« Les femmes ont énormément d’atouts pour gérer une entreprise. Il faut saluer leur travail et reconnaître toutes les compétences qu’elles possèdent dans la gestion d’entreprise. »
Une vie aux allures de Carpe Diem
Le cap des 10 ans est souvent une étape chez Mimsy. Dix ans en métropole entre ses études et sa première expérience professionnelle, 10 ans chez Le Froid, 10 ans de gestion d’entreprise chez House. Elle admet tout de même que le cheminement des chefs d’entreprises est un parcours à long terme. Entre l’investissement tant sur le plan financier qu’humain, elle a vocation à pérenniser, développer et continuer à grandir avec cette société.
Et si elle devait nommer une inspiration, c’est dans ses souvenirs d’école qu’elle se plonge pour parler de Marie-Joseph Cardona, son institutrice à l’école Marguerite Le François. « Maitresse Josette », comme elle l’appelle encore, une enseignante hors pair, en brousse puis à Nouméa qui a su transmettre à une génération d’enfants la passion de l’apprentissage et la curiosité du monde.
Parce que c’est en donnant aux enfants l’envie d’apprendre et de partir à la conquête du savoir qu’ils pourront à leur tour explorer la magie qu’offre le monde. Comme Mimsy le fait depuis toujours.
© Marc Le Chélard