Entre tradition et innovation, entre rationalisation et prise de risque, entre conviction et action : le chemin de vie de Roza Puzio sillonne entre paradoxes exhaltants et défis conquérants.
De petite fille timide à jeune femme engagée
Née dans la ville de Bydgoszcz au nord-ouest de la Pologne, Roza grandit dans une famille de femmes entre sa mère, sa grand-mère et ses deux cousines qu’elle considère comme des sœurs. Enfant timide elle préfère rester à la maison que d’égrener ses fonds de culotte sur les bancs de la maternelle : « J’étais terrifié par les autres enfants. Je viens d’une famille très croyante et pour aller à l’église j’étais toujours très stressée à l’idée qu’il y ait beaucoup de monde et je me cachais sous la veste de ma maman. »
Son entrée à l’école change la donne et en grandissant elle devient paradoxalement très active dans les différents réseaux étudiants à tel point qu’un de ses professeurs la choisit pour se présenter au cursus des « futur leaders », impliquant ainsi sa participation à des meetings trois fois par an et autres cours en médiation. L’exercice lui plait et sa voie se trace petit à petit.
Le droit et l’Europe au centre de ses convictions
Fascinée par la philosophie et douée en mathématiques, elle choisit pourtant la difficulté – comme souvent dans sa carrière – et se dirige vers les métiers du droit et plus particulièrement vers celui de juriste : « J’aime les règles » proclame Roza ! Elle se spécialise dans la réglementation des produits pharmaceutiques et travaille d’abord chez DLA Piper dans l’équipe de réglementation au côté de son mentor et référence dans son domaine : Andrzej Balicki.
En parallèle, l’autre passion grandissante de Roza depuis des années est l’Europe. Bien que n’appartenant à aucun parti politique, elle se lance dans l’aventure de la vie politique européenne et intègre le Comité des Régions à Bruxelles, une institution consultative composée d’élus locaux et régionaux de toutes les régions de l’Europe : « Depuis ce moment-là j’ai su que je voulais travailler pour l’Europe. »
Des premiers pas dans l’innovation à la Station N en Nouvelle-Calédonie
L’innovation s’immisce peu à peu dans la carrière de Rosa grâce à l’European Young Innovators Forum à Bruxelles, puis avec son poste à l’Atlanpoles à Nantes. Là-bas elle encadre les projets d’entreprises innovantes en biothérapie telles que l’immunothérapie, la radiothérapie ou encore les vaccins… Un univers qui la fascine et la challenge !
Tout comme le poste qu’elle accepte quelques années plus tard en Nouvelle-Calédonie en tant que General Manager de la Station N. C’est le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie qui est à l’origine du projet de la Station N ; son but est de diversifier l’économie calédonienne en développant les secteurs du numérique et de l’innovation.
Le port autonome de Nouméa a été choisi pour l’abriter et rassembler en son sein l’écosystème calédonien de la tech. Endroit totem symbolique, espace partagé de recherche et de création : la volonté est d’offrir aux compétences locales un lieu de travail innovant. Et ce choix n’a pas été laissé au hasard m’explique Roza : « La symbolique de la gare est forte. C’est un lieu d’arrivée, un endroit de rencontre mais aussi le lieu de nouveaux départs. »
Un défi de taille pour Roza qui a pour mission au sein de la Station N de fédérer l’ensemble des acteurs de la tech et de l’innovation en Nouvelle-Calédonie, de créer de conditions favorables à l’émergence de projets et surtout de faire rayonner les compétences locales dans la région.
Difficile de ne pas parler de tous les projets portés par ces personnages audacieux qui tentent l’aventure de la Start-Up avec le soutien de la station N comme Hervé Thomas et son projet d’aéroports flottants TERCIEL, Jannaï Tokotoko et son IAI : Intelligence Artificielle des Iles, ou encore Erwan Kerbrat et son application CERES… Mais la rédaction a été particulièrement conquise par le projet de Megan Savary : ATOFLOW, une application qui propose des parcours artistiques adaptés à vos envies dans différentes grandes villes. Grâce à votre géolocalisation, vous pourrez partir à la découverte d’artistes locaux, les rencontrer dans leur atelier, échanger sur leur passion et techniques, ou encore découvrir une sélection de galeristes et d’œuvres cachées… A suivre !
Le mot de la fin appartient à Roza, qui nous offre le plus beau des messages : « A tous les enfants dyslexiques comme moi, qui se retrouvent mal dans ce monde normatif : sachez que de temps en temps c’est bien d’être différent et notamment dans ce monde de l’innovation ! »
Alors n’hésitons pas et à l’image de Roza : soyons passionnées, exigeants et innovateurs dans tous les domaines de notre vie !
© Clotilde Richalet Szuch