Franck Chan San, Un artiste contemporain au coup de crayon classique

Franck Chan San, dit Kiki du Mont Mou, est un artiste figuratif qui sait transformer notre quotidien en allégorie intemporelle grâce à l’utilisation de techniques académiques classiques.

De la bande dessinée à la mythologie

Inspiré par ses lectures d’enfant de Gaston Lagaffe à Lucky Luke en passant par les Schtroumpfs, Franck prend le crayon très jeune. C’est après le bac que son attirance pour les disciplines artistiques se confirme quand il intègre l’Ecole d’Art Ko Wé Kara à Nouméa dans l’idée de faire de la restauration d’œuvre d’art. Il y développe sa culture artistique, autant sur les diverses techniques que sur l’histoire de l’art en général. Il effectue ensuite un cursus complémentaire en tant que boursier au Collège of fine Art de l’Université des Nouvelles Galles du Sud en Australie.

Franck est attiré par le dessin de modèle vivant. « Mon inspiration prend racine dans la bande dessinée et j’ai toujours gravité autour de ces personnages. Ensuite je suis parti vers l’anatomie et le dessin très classique mais en fait ça se rejoint : c’est très illustratif et figuratif. »

L’influence mélanésienne dans son œuvre et son coup de gueule contre la globalisation

Son retour d’Australie est marqué par le retour aux sources et le besoin d’exprimer son rapport à la culture mélanésienne et à la culture du pacifique. Il est extrêmement prolifique à cette période et peint ce qui l’entoure : paysage et personnages, toujours dans un style figuratif avec une vision « carte postale » de son île. Mais il va peu à peu se diriger vers un style plus classique comme celui de la Renaissance et de De Vinci et autre Raphael.

« Aujourd’hui on ne retrouve plus ce côté pacifique dans mes toiles. A un moment donné j’ai dû me poser la question sur ce que je voyais autour de moi : peut-on vraiment parler de culture mélanésienne dans une ville comme Nouméa ?  Je n’ai pas envie de me voiler la face, il faut s’avouer que pour voir de la culture mélanésienne il faut sortir de Nouméa. »

Pour l’artiste, la culture mélanésienne est submergée par un flot d’information sur internet et dans l’actualité et disparait petit à petit. C’est le reflet de ce qui s’est passé dans son œuvre picturale : « Si je veux être le reflet de cette société contemporaine qui efface la culture mélanésienne, autant me jeter dedans tout entier et la faire disparaître de mon œuvre également. »

Géopolitique de la séduction, une invitation au voyage

Ce grand format polyptyque est une œuvre peinte sur un plan de l’Océanie. La Nouvelle-Calédonie y figure en plein centre et de part et d’autre de cet arrière-plan aux multiples significations se distingue la carte de l’Asie-Pacifique jusqu’à la côte ouest des États-Unis. 

« Géopolitique de la séduction est en lien avec le référendum et toutes les questions relatives à l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Que deviendrait-elle au milieu du Pacifique et qui s’y intéresserait ? Quel jeu de séduction se mettrait en place pour « récupérer » la Calédonie ? Puisque nous avons beaucoup de choses à offrir, entre autre nos territoires marins et la pêche, le nickel et autre ressources naturelles…»

En ce sens Franck s’est inspiré de l’Odyssée d’Ulysse et du mythe des sirènes. Ulysse voyage et surmonte de nombreux obstacles mais c’est avant tout un être perdu qui essaie de retrouver son chemin.

Retrouvez Franck à la galerie de l’Art Factory du 2 au 22 juin 2022 et sur ses réseaux sociaux pour ne rien rater de son actualité : Facebook 

Partagez sur vos réseaux

Facebook
Twitter
Pinterest

Inscrivez-vous à la newsletter