Un projet aux couleurs de la Nouvelle-Calédonie
Le modèle se veut au plus près de la FOL et des Néo-Calédoniens. Par ce biais, Architecture & patrimoine a opté pour un projet en lien direct avec la volonté de la Fédération des Œuvres laïques de moduler plutôt que détruire. Ainsi, le cabinet a pensé à un parking de 55 places, transformable au gré des évolutions du site.
Une architecture entre terre et mer
Le nouveau village de la FOL forme une raie qui s’envole vers la baie de la Moselle. Dans un objectif écologique, les façades ensoleillées sont limitées afin d’éviter les dépenses énergétiques en améliorant l’aspect thermique.
Côté terre, et observé depuis la Cathédrale, le projet prévoit de continuer la courbe naturelle du site en utilisant un toit en forme de vagues.
Côté mer, le programme se veut être le reflet du lagon calédonien et des stars qui y habitent : les tortues. Leurs carapaces emblématiques formeraient la nouvelle toiture de la FOL en surfant sur la structure représentant les mouvements de l’océan sur la continuité de la colline.
Un projet multiculturel
Les façades font écho aux feuilles de manguiers et de letchis, non endémiques, mais importées par les communautés asiatiques et adoptées par la population locale depuis toujours.
Le poteau central symbolise les 10 doigts combinés en 5 branches de chaque côté pour représenter les 10 communautés calédoniennes présentes sur le caillou : kanak, métropolitains, vietnamiens, indonésiens, japonais, tahitiens, wallisiens, futuniens, vanuatais et américains.
Penser nature
Architecture & Patrimoine a pensé nature avant tout. Il propose un site ouvert dont chaque élément est étudié pour économiser sur l’énergie. Dans le jardin par exemple, l’architecte a prévu des arbres d’ombrages, des haies de masquage ou encore des massifs océaniens. Composés de tiaré, de frangipaniers ou d’hibiscus, symbole d’accueil et de partage, ils offrent à ses visiteurs l’opportunité de découvrir la richesse végétale de la Nouvelle-Calédonie.
Côté salle de spectacle, ils ont opté pour un arrière-plan vitré avec ouverture sur l’extérieur afin de mettre en lumière un fond naturel de jour comme de nuit qu’il pleuve ou non.
Penser symboles
Pour Jérémie, le métier d’architecte fait progresser le débat architectural autour de projets qui ne verront peut-être pas le jour. Mais être architecte, ce n’est pas que du bâtiment. Pour lui, c’est avant tout une idée. Sa volonté aujourd’hui est d’allier socle commun et possibilité d’évolution, autant pour le projet de la FOL que pour l’avenir du pays. L’utilisation des feuilles de manguiers va plus loin puisque, posées à l’envers, elles suggèrent aussi un rappel des écailles de la carapace de nos tortues. Leur forme générale s’apparente aux coques de Pirogue en souvenir des voyages et des peuples qui composent aujourd’hui la société calédonienne.
En savoir plus sur Architecture & Patrimoine
Jérémie Katidjo Monnier est un architecte passionné. Spécialisé dans l’architecture contemporaine et la restauration des monuments historiques, il s’est vu confier des postes comme architecte chef de service du patrimoine à la direction de la culture de la Province Sud. Cette expérience lui a permis de travailler sur des travaux de restauration comme la Cathédrale de Nouméa, le Château Hagen ou encore le Fort Teremba. En 2020, fort de ses différentes expériences, il se lance et fonde l’agence Architecture & Patrimoine, un cabinet spécialisé qui lui permet de travailler en étroite collaboration avec les bureaux d’études, les entreprises ou les administrations calédoniennes.