Joy Folly, La musique en héritage et en partage

Si la musique a toujours fait partie de la vie de Joy Folly, elle devient une évidence lors d’un séjour initiatique en Nouvelle-Zélande. Son aventure musicale s’est poursuivie sur le Caillou notamment avec la rencontre avec le musicien Nico. Un duo qui se produit sous le nom de leur groupe Pink Cotton. De leur complémentarité et complicité artistique, est né un EP Legacy qui nous immerge dans un voyage métissé, soul et RBB, où les mots vibrent par leur sens et touchent à l’universel.

Joy Folly a depuis son enfance baigné dans la musique par son père Martin Folly, musicien chanteur, compositeur, d’origine togolaise. « Mais, la musique ne s’est pas imposée à moi toute suite, même si je suivais mon père lorsqu’il faisait ses concerts car j’étais choriste », se souvient Joy.

Après des études scientifiques en métropole qui finalement ne lui correspondent pas, la jeune femme s’envole en Nouvelle-Zélande en 2015. « Ce fut une année de liberté, un voyage initiatique où je me suis retrouvée. Je me suis rendue compte pendant cette période que la musique était beaucoup plus importante que je ne le pensais. »

C’est une rencontre qui l’amènera, en 2016, en Nouvelle-Calédonie. La musique ne la quittera plus, d’abord en créant le groupe Mana dont elle fera partie pendant trois ans au cours desquels un album verra le jour.

Nouveau Chapitre

En 2017, son père malheureusement décède. « J’ai eu envie de reprendre la musique de mon père, en forme d’hommage et garder ce lien pour pallier l’absence. J’ai ainsi décidé de quitter le groupe Mana. » Une nouvelle page musicale s’ouvre alors puisqu’elle va collaborer avec Nico, rencontré dans le groupe Mana. En 2021, nait Pink Cotton. Un nom qui évoque la curiosité… « On ne vous donnera pas l’explication. Pour comprendre l’allusion, il faut visionner un documentaire sur Eric Clapton ! », souligne, avec un large sourire, Joy. 

De cette collaboration, sortira le premier EP Legacy, en novembre 2023, qui comporte, six titres dont deux de son père. « C’est un album qui me permet notamment de faire le deuil de la disparition de mon père et d’avancer. » On y retrouve I get the blues, chanson écrite et composée par son père pour sa mère qui parle de l’être aimé réconfortant lorsque l’on ne se sent pas bien. Autre titre : Stop the rain qui évoque certes la pluie qui ne s’arrête jamais mais avec l’espoir qu’au final il y ait de la lumière ou One day qui parle de dépasser son chagrin, de se relever grâce à l’amour autour de soi. Des textes profonds qui touchent le cœur. « L’art est une forme de libération. Et, on se rend compte finalement que des histoires personnelles deviennent universelles car les sujets abordés parlent à un plus grand nombre », relève Joy.

Le style musical de Pink Cotton, un mélange de soul et de RNB, des mélodies envoutantes, un univers métissé. Ce duo complice se complète à merveille. Joy écrit les textes et la mélodie, Nico, multi-instrumentiste, compose et arrange. « Nous avons une bonne dynamique dans le processus de création. »

« L’art est une forme de libération. Et, on se rend compte finalement que des histoires personnelles deviennent universelles car les sujets abordés
parlent à un plus grand nombre »

Transmission

Si la musique est un héritage pour Joy, c’est aussi un partage. C’est en transmettant sa passion aux autres qu’elle s’épanouit également. Elle s’investit dans le milieu scolaire en donnant des cours de chant aux enfants. « Ces cours sont très riches car la musique a le pouvoir de fédérer, de s’ouvrir vers les autres. On chante des chansons d’ici et d’ailleurs qui sont portées par des styles musicaux très différents. » Joy partage son art avec des adultes en situation de handicap avec l’APEH NC. Des moments intenses et tout en émotion. « On a d’ailleurs écrit une chanson que l’on a enregistrée, indique Joy. C’était incroyable de créer ensemble. »

« Il est important que le métier d’artiste soit reconnu, appuie Joy. Nous sommes ici, il faut le rappeler, 500 artistes indépendants »

Défendre les artistes, c’est aussi ce qui motive la chanteuse. Elle fait partie du bureau du Syndic’art, un syndicat qui a pour objectifs de regrouper les artistes et techniciens professionnels de toutes disciplines vivant en Nouvelle-Calédonie, d’identifier et de défendre les intérêts de ces artistes et de mener des actions communes. « Il est important que le métier d’artiste soit reconnu, appuie Joy. Nous sommes ici, il faut le rappeler, 500 artistes indépendants. »

Tout en continuant à se produire sur scène, Joy et Nico sont focalisés sur leur second EP. Ils ont obtenu l’aide à la création de la province Sud qui va leur permettre de réaliser une production de qualité et espère rentrer en résidence.  « J’ai vraiment la chance d’avoir été bien accueillie dans le monde de la musique en Nouvelle-Calédonie. On m’a laissée ma place et je pense que je n’aurais pas eu ce même parcours en métropole. »

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