Il est auteur, compositeur, et interprète. Inspiré des artistes français comme De Palmas, Vianney ou encore Francis Cabrel, rien ne prédestinait cet amoureux de la chanson à une carrière d’artiste. Florent, c’est plutôt un sportif aux besoins de se défouler. Pour MUST, il a accepté de nous expliquer son parcours, mais aussi et surtout ce qui nous attend.
Au collège, il était plutôt rangé du côté du tennis. Il passe le plus clair de son temps à jouer et à s’entraîner en dépit de sa scolarité, ce qui ne plait pas vraiment à sa mère, qui décide de le retirer de la section sport. Mais Florent, c’est un hyperactif qui a besoin de canaliser son énergie. À cette époque, son beau-père a une guitare et lui donne. Il commence à gratter un petit peu, se familiarise avec l’outil et l’apprivoise d’essai en essai. Il sent ce petit quelque chose qui commence à s’installer. À l’occasion d’un camp de scouts, au coin du feu, Florent se lance dans l’interprétation du célèbre morceau Zombie de Cranberries. C’est la révélation ! Pour son public d’abord, mais surtout pour lui, qui n’a jamais plus voulu arrêter de jouer. Il vit la sensation d’une
scène, s’adore à jouer un morceau qu’il aime, qu’il a passé du temps à travailler et surtout, il sent qu’il peut intéresser. Le sportif devient musicien et se lance dans de longues heures d’apprentissage durant lesquelles il apprend ses morceaux par cœur, ce qui lui coûtera quelques phalanges ensanglantées.
Mais à force de travail et d’acharnement, il réussit à jouer à l’oreille, et puis réussit à improviser pour finalement créer ses propres morceaux. Aujourd’hui il joue en solo, mais aussi accompagné d’autres musiciens lors de certaines occasions : Florent Moro Band se produit avec un pianiste et une basse pour agrémenter et enrichir les titres.
Des performances qui le mènent jusqu'aux Francofolies
La première fois qu’il a présenté ses compositions, c’était au Nescafé Star en 2012. Il est allé en finale grâce à ses morceaux et cette expérience l’encourage à continuer. En 2013, il est de retour pour la Nescafé Star et cette fois, c’est la demi-finale qu’il décroche faute d’aller plus loin à cause de ses études en France.
En 2016, il participe au Grand Casting en compagnie de Bruno Berberes, chef de casting de The Voice France. Il part en Finale. Ces expériences ont marqué le jeune chanteur qui, gonflé de confiance, s’est lancé dans la sortie de quatre singles disponibles sur les plateformes de streaming et sur son site internet.
Mais son objectif à court terme, ce sont les Francofolies de La Rochelle. Après un stress qu’il a parfaitement su gérer durant les Francofolies de Nouméa en 2022, Florent s’est donné pour ambition de participer à celles de la Métropole. Lors de sa prestation sur le Caillou, le chanteur a eu la chance de jouer devant Mr Pauly, directeur artistique des Francofolies de La Rochelle. Même si l’expérience était certainement la plus intense qu’il ait connue jusqu’ici, et pour cause, les enjeux ne sont pas les mêmes, il reconnaît que c’est ce qui la rend tout autant addictive.
Cette prestation lui a également permis de rencontrer Gaëtan Roussel. Il s’attache à garder un contact avec ce réseau et à étoffer son carnet d’adresses pour maximiser ses chances de voir ses morceaux voyager jusqu’en Métropole. Et même si sur le papier, rien n’est écrit, il espère grandement pouvoir réaliser le rêve de se produire en France, rêve qu’il touche du bout des doigts.
Un artiste proche de son public
Florent est un amoureux de la scène. Mais aussi un amoureux de son public. Et ça se ressent dans ses prestations, durant lesquelles il fait participer ses fans, et dynamise ses représentations. Mais ce qu’il aime par-dessus tout, c’est jouer ses compositions et les leur présenter.
Il s’inspire d’ailleurs d’évènements qu’il a vécus, d’expériences personnelles, en observant la société. Et même si aucun de ces morceaux n’a vocation à transmettre un engagement politique, il met un accent sur l’écriture de textes qui concernent la vie de tous les jours et dans lesquels chacun de nous peut se reconnaître en les écoutant.
Récemment, il a eu la chance d’interpréter son morceau À deux avec les élèves de l’école Champmoreau. Un grand moment de partage et d’échange qui est resté gravé dans sa mémoire. Il en parle aujourd’hui avec autant de fierté que d’émotion.
Dans les coulisses
Vivre d’un métier passion, c’est une aventure extraordinaire qu’il souhaite à tout le monde. En ce qui le concerne, le chanteur reconnaît que ça reste un métier prenant autant physiquement que mentalement. Déjà parce qu’il travaille énormément.
Il a créé un studio d’enregistrement chez lui et créé ses morceaux la journée, quand le soir il se produit dans les différents bars/restaurants du Caillou. Côté sécurité, et comme tous les indépendants, il n’a plus de sécurité salariale, et est en recherche perpétuelle de clients, même s’il l’avoue, aujourd’hui, il a la chance d’être reconnu et d’être contacté directement. Il joue très souvent pour la clientèle australienne de retour sur le caillou après presque deux ans d’absence. Ce succès vient de son répertoire country dont raffolent nos voisins. Il a d’ailleurs participé au concours de Country de Koumac en 2019 et a remporté le trophée. Mais le naturel revient vite au galop lorsqu’il présente ses propres compositions françaises, qui font autant d’effet.
Comme tous les artistes, il connaît parfois des périodes de doutes durant lesquelles il se demande parfois comment sera son avenir et s’il peut compter sur cette activité pour les quelques années qui arrivent. La solitude n’aide pas. Florent confie que dans son métier, il se sent isolé, parfois en décalé, à cause de son emploi du temps certes, mais aussi dans les démarches qu’il doit réaliser. Et puis il y a les concerts. Outre ceux qu’il donne pour des particuliers, ou des comités d’entreprises, la plupart du temps, il joue dans des bars, dans des restaurants ou dans des hôtels. Le public présent est souvent là pour boire un verre ou se restaurer et ne vient pas spécialement pour lui. Ce fut le cas notamment à la Garden-Party organisée par Genesis production au Château Royal où il a joué devant 2 000 personnes. Une scène impressionnante, même si le public présent n’était pas venu que pour lui. « Je me demande parfois si les gens aiment ce que je fais, mais dans tous les cas, je donne tout » » Et avec dix à quinze concerts par mois, notre compositeur-interprète a de quoi dépenser en énergie.
Et ensuite ?
Les Francofolies bien sûr, mais surtout la sortie d’un EP qui s’appellera « Les embruns » en référence à l’éphémérité des particules de l’Océan. Cette métaphore fait écho au thème qu’il aborde dans ce projet. Il veut traduire l’espoir, l’ambition, la volonté et expliquer que même si la vie peut parfois être cruelle, les efforts et le courage paient toujours. On ne loupera donc pas la sortie de cette pépite prévue en janvier 2023.Sur tous les fronts, Florent n’hésite pas à multiplier les projets. Il travaille actuellement sur un clip prévu pour fin 2022. Il reprend son morceau déjà sorti “Dans tes yeux” et qui sera aussi dans l’EP. Pour cette partie clip, il tient à gérer toute la direction artistique du projet. Pour le point de vue technique et vidéo, il externalise les compétences avec Yannick Jorkera en partenariat avec AK Studio. L’équipe prévoit déjà le tournage d’un nouveau clip en janvier 2023 avec le morceau “À deux”.
Son objectif à plus long terme, c’est surtout de se faire reconnaître en tant qu’artiste en France. Et pour ça, il a déjà tout prévu : les clips ont vocation à être envoyés en nombre dans de nombreuses villes françaises comme Bordeaux ou Paris, afin de toucher le public français et de leur montrer que les calédoniens peuvent proposer un répertoire différent, un style pop folk. En effet, le Caillou est reconnu pour son registre Kaneka créé en 1984 à l’occasion de la préparation du 4e festival des arts du Pacifique. Et même si la Nouvelle-Calédonie propose d’excellents morceaux du genre, le jeune calédonien souhaite diversifier le style musical et l’exporter. Pari impossible ? C’est tout l’intérêt. En visant l’impossible, l’interprète veut prouver que la Nouvelle-Calédonie sait proposer un style qui parle à tout le monde et qui sort du cliché d’île. « On a tendance à stigmatiser chaque région. Je veux casser les codes et montrer que les locaux, d’où qu’ils soient, peuvent transmettre leur propre musique et leur propre personnalité sans pour autant interpréter les styles musicaux régionaux ».
La guitare avec laquelle il joue est une Furch tandis que sa première guitare était une Applause. Il aime se délecter des spaghettis bolognaises en regardant Braveheart, même si le dernier film qu’il a vu est l’exorcisme d’Émily Rose. Quand il n’est pas sur scène, il retape sa Harley et aménage son studio dans son appartement.
Facebook : Florent Moro NC – Site Web : florentmoro.com
© Wide Open