C’est en Nouvelle-Calédonie qu’Auguste Viano s’est pris de passion pour le théâtre d’impro. Se mettre dans la peau d’un personnage, inventer des histoires, être porté par le public lui procurent une montée d’adrénaline. Un jeu d’acteur qu’il aime aussi transmettre.
Sur scène, Auguste devient Pancho. Pancho ? Comme Pancho Villa, le révolutionnaire mexicain ? « C’est le second prénom que m’ont donné mes parents et que j’assume, explique Auguste Viano. Finalement, je trouve que cela sonne bien comme nom de scène. »
La passion d’Auguste (ou de Pancho), c’est l’improvisation. C’est en Nouvelle-Calédonie qu’il découvre le théâtre d’impro en allant voir des représentations de la compagnie Ouh La La. Mais c’est surtout en 2019, lors du Festival international de théâtre d’impro, organisé par Ouh La La, qu’il prend une « claque ». « C’est réellement à ce moment-là que j’ai eu le déclic, se souvient-il, et que j’ai eu l’envie de pratiquer cette forme de théâtre, de monter sur scène alors que je suis d’une nature timide, de raconter des histoires. »
Auguste se perfectionne sans cesse, prend des cours d’impro depuis quatre ans avec la compagnie Ouh La La avec laquelle il participe régulièrement à des représentations. En 2021, il rejoint également la compagnie La Claque Impro avec laquelle il a participé à de nombreux spectacles comme À table, l’IA où les comédiens débattaient avec le chat GPT, L’immeuble où l’histoire se passait dans les années 1930. L’improvisation est un art à part entière qui se décline selon plusieurs formats : les matchs d’impro, soit une bataille entre deux équipes d’improvisateurs voulant prouver leur talent, le cabaret où le public impose des thèmes aux comédiens et un format plus long qui s’apparente à une pièce de théâtre classique avec une seule histoire. Mais quelles sont les règles à respecter ?
« Dans l’impro, la première règle est de toujours accepter les propositions de son partenaire et ne jamais dire non pour ne pas freiner la dynamique, souligne Auguste. Sans acceptation, l’histoire va piétiner. Il faut être aussi à l’écoute des autres comédiens pour construire l’histoire, qu’elle ait de la cohérence et du sens, qu’elle soit fluide, pour ne pas perdre le public. On doit rester également focus dans son personnage pour qu’il soit crédible tout au long du spectacle.» L’impro demande une vraie réactivité. « Il faut effectivement une vivacité d’esprit, de la répartie, cela se travaille par des associations d’idées, relève Auguste. On éduque son cerveau à aller vite, à stimuler son esprit pour que cela devienne un automatisme sur scène. »
Auguste aime particulièrement construire ses personnages, leur donner une posture, un caractère, une voix, dégager de l’émotion et faire rire. « Le théâtre d’impro est un terrain de jeu fantastique pour l’imaginaire car on est sans cesse en train de créer, d’inventer des personnages, des situations que l’on ne vit pas au quotidien. » Auguste a vécu deux moments forts sur scène. En 2022, lors du Festival international de théâtre d’impro, lorsqu’il se confronte à une pointure de cet art, Nabla Leviste venu de métropole, sous le chapitô, « un moment incroyable ». Le second, lorsqu’il monte pour la première fois sur scène. « J’avais le tract, j’étais submergé par l’émotion. Quand j’ai dit ma première réplique, c’était quitte ou double mais la vanne a fonctionné auprès du public et je me suis senti soulagé. Je suis sorti boosté comme si j’avais pris un shoot d’adrénaline ! Maintenant, même si je suis fatigué, dès que je suis sur scène, j’oublie tout, je retrouve la pêche, porté par le public. »
En dehors des spectacles auxquels il participe, que ce soit avec Ouh La La ou La Claque Impro, transmettre sa passion était aussi une envie. « Je donne désormais des cours à des élèves débutants. Et, c’est très enrichissant pour moi. » Une autre envie. ? « Oui, j’aimerais qu’avec des membres de la troupe, on puisse participer au Festival d’impro à Paris qui a lieu en juin. L’objectif étant de se mesurer à d’autres troupes et de représenter la Nouvelle-Calédonie. »
