Arrivée à son poste de Consule Générale d’Australie en juin 2022, ce n’est pas la première fois qu’Annelise Young foule la terre de Nouvelle-Calédonie. Diplômée en droit, diplomate aguerrie, francophile de mère en fille, voyageuse passionnée, mère et épouse avant tout, amatrice d’art de son pays dont elle est si fière : on pourrait croire qu’Annelise a déjà vécu plusieurs vies !
Une jeune australienne entre la brousse néo-zélandaise et Science-po Paris
Annelise grandit à Sydney en Australie quand ses parents décident de s’expatrier en Nouvelle-Zélande dans la petite ville de New Plymouth sur la côte ouest. Là-bas la nature l’entoure, entre balade à cheval et traite des vaches dans les fermes laitières de ses amies. La jeune femme aime le théâtre et se voit danseuse, chanteuse ou funambule ! Pourtant ce sont les études de droit qui l’emporteront sur une carrière artistique. En fac de droit à Sydney, elle profite de l’opportunité d’un échange de 6 mois à Sciences Po Paris pour expérimenter l’ambiance « auberge espagnole » de la vie en collocation qui n’est pas pour lui déplaire !
La diplomatie, l’Indonésie et l’amour !
A la fin de ses études, Annelise commence à travailler pour le cabinet d’avocat : Linklaters. Passionnée de droit international, elle a l’occasion de partir au Cambodge et de travailler au bureau du procureur au tribunal des Khmers rouges. Mais c’est le Ministère des Affaires étrangères qui l’attire et qu’elle intègre l’année suivante et où elle rencontre son mari : Monti, « ce grand diplomate blond aux allures de surfer » dit-elle ! L’histoire se déroulera désormais à 2.
La même année elle remplace l’adjointe au Consulat d’Australie en Nouvelle-Calédonie pour un court séjour : « Un de mes plus beaux souvenirs est mon passage au Festival International du Cinéma des Peuples Ânûû-rû Äboro à Poindimié dont le Consulat d’Australie est partenaire. » Son mari, alors en poste à l’ONU aux Etats-Unis, la retrouve pour quelques jours et les deux tombent amoureux du Caillou, de ses différentes cultures et traditions, de ses îles et de sa cuisine !
La suite de ses aventures la conduit en Indonésie. Principalement basée à Jakarta, Annelise approfondit ses connaissances dans le secteur minier qu’elle affectionne particulièrement et travaille pour la plus grande entreprise aurifère australienne en tant que responsable de leur bureau local. « J’aime beaucoup le secteur minier et je comprends à quel point c’est important pour l’économie. C’est aussi une des raisons pour lesquelles j’ai voulu revenir en Nouvelle-Calédonie » où va s’écrire la suite de son histoire.
Une Consule Générale « verte » consciente des défis climatiques
Ce poste de Consule Générale qu’elle a accepté il y a quelques mois en Nouvelle-Calédonie contient de nombreuses missions : les affaires étrangères, les relations commerciales et de libre-échange, l’aide au développement et la prise en charge des Australiens en difficulté et qui ont besoin de l’aide consulaire… Mais un des « cheval de bataille » d’Annelise est l’énergie :
« Ce qui nous intéresse beaucoup en Australie c’est la transition vers l’énergie verte. Le changement climatique est un défi auquel nous devons tous faire face donc si nous pouvons faire partie de la solution c’est très bien ! Notre nouveau gouvernement a récemment revu ses objectifs pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre et atteindre la neutralité carbone pour 2050. Et nous avons annoncé que nous pourrions accueillir une COP en Australie en 2026 en partenariat avec les îles du Pacifique. »
Annelise c’est donc tout cela à la fois : un rare mélange d’influences du Pacifique, d’Asie du Sud-Est et de son histoire familiale. C’est une Femme forte et déterminée, passionnée par l’art, amoureuse des gens en général et de sa famille en particulier. C’est une diplomate dans l’âme : fière d’être australienne et qui aime profondément son pays.
Quand je lui demande ce qu’on peut lui souhaiter pour l’avenir elle me répond, son indéfectible sourire aux lèvres : « Continuer à prendre des risques, dans ma carrière et dans ma vie.«
Une de tes plus grandes inspirations ?
« Les deux femmes qui m’ont beaucoup inspiré sont ma mère, qui est décédé en avril, et ma grand-mère qui est décédé 2 ans plus tôt. Elles étaient deux femmes inspirantes et indépendantes. Ma mère était médecin et ma grand-mère avait fait des études de commerce, ce que peu de femmes faisaient à l’époque. C’était une femme d’action qui agissait pour ses valeurs, comme ma mère. D’ailleurs le premier voyage de cette dernière seule à l’étranger fut en Nouvelle-Calédonie… il existe des liens forts entre moi, ma mère et la Nouvelle-Calédonie. »
Deux moments inoubliables de ta carrière ?
1 – « Quand j’étais en poste au Cabinet de l’ancienne Ministre des Affaires Étrangères : Maryse Payne, je suis allée dans un camp de réfugiés Rohingya à Myanmar, pour apporter du soutien via de notre programme d’aide ; et une inoubliable rencontre avec Aung San Suu Kyi avant qu’elle ne soit arrêtée. »
2 – « Avoir survolé en hélicoptère les montagnes enneigées de Papouasie Occidentale (Indonésie) pour voir la plus grande mine d’or et de cuivre : la Mine de Grasberg exploitée par Freeport. C’était incroyable. »
Décris moi 4 objets importants chez toi ?
1 – La montre de ma mère : Je la porte tous les jours, pour penser à elle et à toutes les choses qu’elle m’a apprises. C’était une femme très sage qui aimait ce dicton : « Nos décisions n’ont pas à être parfaites, mais prends-en et avance. »
2 – L’art : J’ai apporté beaucoup de peintures d’Australie avec moi, ce sont des œuvres d’artistes locaux : Peter Kingston, Luke Sciberras, JW BOT et des œuvres d’artistes indigènes de l’Est Kimberley comme Rusty Peters et Rosemary Petyarre.
3 – Mon tourne-disque : En Australie on écoutait beaucoup de musique avec mon mari et on a commencé une collection de vinyles. Et ici ça continue, les enfants adorent mettre un disque et nous dansons tous ensemble dans le salon.
4 – La méduse rose fluo confectionnée par sa fille Vera, 3 ans et demi. Grande sœur du petit Hugo 1 an et demi : les prunelles de ses yeux.