Haussmann, Champ de Mars, Place Dauphine, Sacré cœur ou Saint-Germain… La créatrice de lunettes Ahlem Manai-Platt affiche ses origines parisiennes jusqu’au bout des cils. Dans ses boutiques, les modèles portent fièrement les noms des quartiers de la capitale.
Et pourtant, la franco-tunisienne touche-à-tout est passée d’un univers à l’autre avant de poser ses valises dans le secteur de la lunetterie de luxe. Promise à une carrière de journaliste, elle égrène les expériences et un jour, sur un bout de table, elle montre à ses amis ses premiers croquis de lunettes. Ils sont conquis, elle se lance.
Dès le départ, elle sait ce qu’elle veut et privilégie la fabrication française et la finesse des matériaux conçus au Japon. L’art de voir selon Ahlem se met doucement en place. En 2014, elle ouvre sa première boutique dans le prestigieux quartier de Venice à Los Angeles. Les stars s’y pressent. Kendall Jenner, Gigi Hadid ou le basketteur LeBron James sont les premiers fans de ces lunettes aux géométries élégantes et aux montures minimalistes. L’esprit Ahlem, c’est un juste équilibre entre esthétisme et fonctionnalité, entre objet de tous les jours et pièce de collection.
Portée par le succès et surtout par son besoin de rencontres créatives, Ahlem Manai-Platt ritualise ses collaborations. Elle s’entoure d’artistes qu’elle apprécie et il en ressort des collections magnifiques dont les bénéfices sont reversés systématiquement à une association. Elle a travaillé notamment avec le musicien Beck, le styliste Jorden Bickham et dernièrement avec Miren Arzalluz, la directrice du palais Galliera, le musée de la Mode à Paris.
Après L.A, San Francisco et New-York, elle revendique un retour aux sources en ouvrant, il y a un an, sa quatrième boutique à Paris, rue du Dragon (6e arr.) et continue à diffuser ses modèles dans le monde entier grâce aux concept-stores et aux magasins de mode sélectifs.