Le musée de la Nouvelle-Calédonie a fermé ses portes pour faire peau neuve. Des travaux d'envergure qui vont redesigner ce lieu endémique et emblématique du territoire que le public pourra admirer en 2022.
Le projet envisagé consiste à rénover les bâtiments existants et à réaliser une extension du musée. Il a été confié à l’architecte calédonienne Gaëlle Henry et au cabinet bordelais Why Architecture. L’intention des architectes a été d’intégrer cette construction dans la ville « avec un nouveau bâtiment qui vient s’enrouler en spirale, comme un serpent, l’emblématique tricot rayé, autour de l’existant », souligne Marielle Challier, architecte collaboratrice de Gaëlle Henry. Cette nouvelle construction forme un écrin au bâtiment d’origine tout en lui donnant une image forte et attractive. Construit dans les années 1970 et réaménagé en 1984, le bâtiment initial sera également rénové.
Spirale
L’extension qui sera rebaptisée MUZ s’élève en spirale. D’une surface totale d’environ 2 500 m2, elle se décompose ainsi en quatre entités implantées à chaque angle. Au sud-ouest, les espaces d’accueil et un café, au sud-est, les espaces d’exposition, au nord-est, l’espace pédagogique, et au nord-ouest, l’administration.
Le parvis d’accueil deviendra une véritable place urbaine, ouverte sur le Mwa Kaa et vers le marché et le port.
Des façades en forme d'écaille
Pour les façades, l’équipe d’architectes a souhaité s’inspirer à nouveau du tricot rayé. « Nous avons pris le parti de réaliser des façades recouvertes d’écailles rappelant la peau du tricot rayé », explique Marielle Challier. Un procédé complexe mais qui va permettre d’impliquer les talents calédoniens puisque la partie haute de la façade sera fabriquée localement, à partir de bois issus de Nouvelle-Calédonie ou de la région Pacifique tandis que la partie basse sera constituée d’écailles en acier. Le musée sera également mis en valeur par des jeux de lumière.
Une conception bio-climatique du bâtiment
Le projet a été conçu en adéquation avec le projet de réglementation énergétique de la Nouvelle-Calédonie, favorisant la ventilation naturelle, l’exposition et la protection des fenêtres, la couleur, l’isolation des toitures et des matériaux renouvelables, notamment la préférence donnée au bois… L’ensemble des toits de l’extension et une partie de l’existant seront couverts de panneaux photovoltaïques, permettant une auto- suffisance énergétique.
Un jardin ouvert sur la ville et accessible
Le jardin situé devant le musée, à l’extérieur, au niveau du parvis et de l’esplanade, sera ouvert au public. Il sera une vitrine de la richesse des plantes endémiques de la Nouvelle-Calédonie. Une zone avec un faré devrait accueillir de l’artisanat local. Le parvis d’entrée sera réservé également à des événements culturels ponctuels. « Le musée dans sa nouvelle version se veut un lieu qui va mettre en valeur toutes les facettes de la culture calédonienne », appuie Marielle Challier.
Un musée vivant pour tous
Le nouveau musée sera, vinant, très ouvert, accessible afin de permettre aux Calédoniens de se l’approprier et aux touristes de découvrir les différentes cultures qui constituent l’identité calédonienne. En ce sens, il répond au destin commun.
« C’est un projet à la fois endémique et emblématique, relève Marielle Challier. Endémique car il s’inscrit dans un territoire, un pays. Il revêt une dimension locale et participative. Emblématique car le musée est un bel écrin à la culture calédonienne qui doit être accessible à tous. »
Une scénographie repensée
Cette rénovation est aussi l’occasion de revisiter la muséographie et de la moderniser en s’appuyant notamment sur le numérique et la réalité virtuelle. Le bâtiment destiné aux expositions temporaires et permanentes sera étoffé, la scénographie renouvelée pour mettre en valeur le patrimoine archéologique de la Nouvelle-Calédonie, notamment les poteries Lapita de renommée internationale les œuvres les plus anciennes, les collections d’œuvres kanak mais également des œuvres plus contemporaines. L’idée est de retracer l’histoire de la Nouvelle-Calédonie, et de donner la parole aux différentes communautés.
© Gaëlle Henry architecte / Why architecture